Une incroyable ville gastronomique se cache dans l’ouest rural

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Maggie Hennessy

combien de jus dans un demi citron

Mon mari et moi étions sur la route depuis près d'une semaine, lors d'un road trip épique en août dernier, de Las Cruces, dans le sud du Nouveau-Mexique, à West Glacier, dans le Montana, juste avant la frontière canadienne. Nous avions déjà tracé notre itinéraire de retour via le parc national de Yellowstone et la Million Dollar Highway du Colorado avant de rentrer chez nous le long de l’ancienne route 66 du Nouveau-Mexique.

À l'exception de quelques exceptions chics dans les villes de montagne, nos repas étaient en grande partie composés d'ordinateurs de poche souvent gras engloutis sur des serviettes de table dans notre camionnette verte. Ensuite, mon amie Margaret m'a envoyé un message : Êtes-vous près de Livingston, Montana ? Toi avoir pour essayer ce restaurant italien Échantillon !

Quand on a parcouru près de 22 heures de conduite avec la moitié du kilométrage total restant à parcourir, ajouter du temps pour un repas semble frivole, voire absurde. Mais alors que j’assemblais les sandwichs jambon-fromage du lendemain sur du pain vieux de trois jours, mon bon vivant intérieur réclamait des pâtes faites à la main et une carafe de bon vin. Je nous ai donc réservé un rendez-vous à 17 heures. réservation pour le dîner, enfilé mon seul bon pantalon, et nous avons mis deux heures sur notre route vers West Yellowstone pour une escale dans cette ville du sud-ouest du Montana. Et, mon garçon, j'étais content que nous l'ayons fait.

Avons-nous raté la sortie ? » ai-je demandé, alors que nous empruntions la 90 Est pour prendre la 10 Ouest, au milieu de terres agricoles vallonnées et de l'absence de toute trace de ville, une marque de colonies ferroviaires historiques parsemant l'Ouest américain.

Soudain, le petit Livingston s'est matérialisé sous la forme d'un réseau soigné de structures en briques surbaissées, encadrées par les chaînes de montagnes Absaroka et Crazy. Au cours des quelques heures que nous avons passées à errer dans cette ville pittoresque parsemée de galeries et d’antiquaires, nous avons découvert un havre de restauration naissant qui célèbre la générosité comestible du Montana au-delà du bison et du bœuf. Nous n'avions même pas fini nos pâtes chez Campione quand je me suis retrouvé déjà à chercher des excuses pour planifier un voyage de retour dans ce coin de l'État de Big Sky, ne serait-ce que pour prendre quelques repas supplémentaires, notamment lors de ce mémorable, Restaurant d'inspiration romaine.

Rio Chantel / riochantel.xyz

Des panneaux colorés du milieu du siècle ornaient l'Empire Twin Theatre du centre-ville et l'historique Murray Hotel, dans lesquels nous nous sommes brièvement arrêtés pour déguster une pilsner du Montana au Murray Bar, animé et homonyme. Des pizzas au feu de bois arrosées par nos spots au bar en forme de U. Quelques tabourets plus bas, une femme et son père racontaient leur succès de pêche mitigé, et quatre trentenaires se mirent d'accord pour une manche supplémentaire.

Campione se remplissait déjà également lorsque nous sommes entrés juste après l'ouverture, même si son ambiance était résolument sereine. La lumière naturelle inondait la pièce aérée à travers les baies vitrées de la façade. Les sols en carrelage hexagonal blanc, le plafond peint en étain et les briques apparentes conspiraient avec élégance pour suggérer un restaurant ouvert depuis une décennie plutôt qu'un an (maintenant 18 mois).

Le bâtiment [construit dans les années 1890] a fait une grande partie du travail pour nous, m'a dit plus tard mon partenaire Anthony Sferra, qui supervise également la boulangerie. Nous avons fait beaucoup de rénovations, mais il s'agissait plutôt de récupérer l'espace : se débarrasser des sols en linoléum, retirer les objets des fenêtres.

Autour de verres de Catarratto blanc sicilien frais et citronné, nous avons grignoté des canots cantaloup juteux drapés de prosciutto et arrosés d'huile d'olive herbeuse. Du fritto misto s'est répandu de leur cornet en papier de boucherie ; leurs croûtes croquantes de semoule de maïs enfermaient des calamars savoureux, des moules tendres et des crevettes élastiques, que nous avons trempées dans un aïoli au citron confit piquant.

Sferra, avec ses partenaires Jeffrey Galli (qui supervise la réception et les événements) et le chef Joshua Adams, avait initialement envisagé Campione comme un mélange de service rapide entre un café romain et une trattoria - le genre d'endroit animé où l'on crie : « Les pâtes sont prêtes ». !' de l'autre côté du restaurant, dit Sferra. Mais à cause des restrictions sociétales et sanitaires liées au Covid, nous avons dû repenser un peu le concept.

Maggie Hennessy

Ils ont levé le pied collectivement, ont élargi les menus de plats et de vins et ont réparti les tables pour faciliter une expérience de service plus complète. Mais ils étaient inquiets, et pas seulement à cause de la pandémie. Ces trois vétérans du secteur des services sont tous issus de Livingston : Sferra a grandi en Australie, Galli à New York et Adams a passé son enfance à Taiwan. Ils ne savaient pas comment la communauté réagirait à un restaurant qui se sentirait chez lui à Park Slope, Brooklyn, même s'ils savaient que Livingston avait besoin de diversité culinaire.

Quand j'ai emménagé ici, il n'y avait que le Rib & Chop House et le Second Street Bistro, qui est un bistro classique de style français haut de gamme, a déclaré Adams, qui est à Livingston depuis le plus longtemps, depuis 2009. Livingston avait plus de spaghettis. Ambiance occidentale - uniquement des steaks, des pommes de terre et des pizzas, mais comme Pizza Hut, style Dominos. Il n’y avait pas beaucoup d’options en termes de diversité de nourriture. C'était totalement axé sur le bœuf.

Une enclave créative

Campione se trouve au carrefour physique de la ville, qui elle-même était à l’origine le centre névralgique de milliers de kilomètres de voies ferrées – et la première porte d’entrée vers Yellowstone. Une ville en forme de grille a été érigée autour de la gare ferroviaire avec des théâtres, des hôtels, des banques et des restaurants, dans l'attente d'un boom démographique. Alors que les autoroutes interétatiques dépassaient lentement le rail et que les travailleurs partaient, une dépression économique prolongée a laissé les devantures de magasins vacantes dans les années 80. Mais ensuite sont arrivés les écrivains et les artistes, attirés par ce que Galli appelle cet espace vraiment attrayant et magnifiquement construit, qui est devenu une sorte de refuge pour les esprits libéraux dans une plus grande communauté rurale d'agriculteurs.

La population de Livingston, qui compte près de 8 400 habitants, comprend toujours un nombre disproportionné d’artistes et d’écrivains. En effet, vous ressentirez cet esprit dans les nombreuses galeries et studios qui occupent les vitrines du centre-ville et lorsque vous vous promènerez au marché fermier hebdomadaire, où les artistes rivalisent en nombre avec les producteurs de produits et de viande.

Adams a ainsi lancé l'élaboration du menu de Campione dans un esprit de compromis : créer la boulette de viande parfaite et succulente - un incontournable des restaurants italo-américains - à partir de bœuf et de porc élevés dans le Montana, arrosés de sauce rouge maison et de pecorino piquant. Mais il tient à présenter la générosité locale, moins appréciée de l'État, à travers une lentille montalienne, notamment le farro, l'orge et les lentilles (qui accompagnent son touladi en croûte de semoule de maïs dans un bouillon cioppino à l'anis), les produits et herbes de saison, ainsi que l'agneau local.

Ces derniers se sont mêlés à des tomates raisins de haute saison et à des poireaux moelleux dans notre commande de ragù d'agneau estival, qui enrobait un enchevêtrement de linguine provenant d'un fabricant artisanal de la ville. La focaccia moelleuse de Sferra – qui rappelle le poivre concassé – était le véhicule idéal pour retirer le moindre morceau de sauce de nos assiettes.

Rio Chantel / riochantel.xyz

Au fur et à mesure qu'Adams a bâti la confiance, il pousse les convives hors de leur zone de confort via des spécialités comme des cœurs de bison grillés et des sardines farcies au romesco. Il y a eu un petit recul ; les critiques négatives occasionnelles peuvent déplorer le manque de poulet Alfredo, a noté Galli en riant. Dans l’ensemble, la communauté les a adoptés au rythme d’habitués qui viennent jusqu’à trois soirs par semaine. (Il est utile que les prix des entrées ne dépassent pas 26 $.)

C’est de la nourriture réconfortante – des ingrédients simples, simplement livrés, mais peut-être d’une manière que vous n’avez jamais mangée auparavant, a déclaré Galli. Son exemple préféré est le manicotti d'Adams – roulé à la main et farci de ricotta et d'oignons doux caramélisés, puis immergé dans un consommé de queue de bœuf avec des morceaux de queue de bœuf râpée, des champignons et des épinards.

Classé, mais toujours très accessible, a ajouté Adams.

Les consommateurs de destination de Bozeman et d'autres régions du Montana et les voyageurs comme moi en route vers les parcs nationaux le comprennent également, ce que l'équipe Campione considère comme une chance d'aider cette petite ville à prospérer. Après tout, Campione se traduit par champion – ce qui dans ce cas n'est pas tant dans le sens de vainqueur, mais dans cette idée de ce restaurant comme un champion pour notre communauté et pour nous, mais aussi pour la scène gastronomique de Livingston, a déclaré Galli. .

Mon mari et moi nous sommes attardés autour de notre glace au chocolat avec de l'espresso aux amandes Marcona cassant et avons regardé un serveur allumer des bougies de table au milieu du vacarme agréable des bavardages et du tintement de la vaisselle.

avoine du jour au lendemain

Dehors, l’heure dorée descendait, nous poussant à reprendre la route pour atteindre notre destination finale avant la nuit. Pourtant, pendant ce répit de nos interminables randonnées, nous nous sommes sentis revigorés – face à la beauté sauvage et vaste de l’Occident qui nous attendait encore, et aux délices qui peuvent découler du fait de dire oui à des détours délicieusement peu pratiques.

Où l'équipe de Campione mange à Livingston :

• Le Bar à la Menthe & Grill pour des plats de bar classiques haut de gamme - une cuisine simple et bien préparée. Pensez aux faux-filet grillés, aux côtelettes de porc aux pommes et (osons dire) aux meilleurs hamburgers de la ville.
• Bistrot de la 2e rue à l'hôtel Murray pour des plats de bistro français traditionnels qui intègrent la générosité du Montana, comme les frites de contre-filet de bison et les raviolis à la ricotta maison, aux champignons sauvages et aux poireaux.
• Les pins pour un Tex-Mex mexicain authentique et moderne, du poulet grillé dans une taupe maison au steak de poulet frit nappé de sauce ranchero.